LES SOEURS BRONTË À BRUXELLES, L’OUVRAGE
L’ouvrage
« Mes amies m’ont conseillé […] de postposer l’ouverture de l’école de six mois, et […] de passer cette période dans une école sur le continent […] Je n’irais pas en France ou à Paris. J’irais à Bruxelles, en Belgique […] la vie là-bas est pratiquement la moitié moins chère qu’en Angleterre, et les possibilités d’éducation sont égales, voire supérieures à n’importe quel endroit en Europe. » (Charlotte Brontë, Lettre à Elizabeth Branwell, 29 septembre 1841.)
En 1842, Charlotte et Emily Brontë, dont les romans respectifs Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent compteront parmi les plus importants du 19e siècle, quittent les landes du Yorkshire pour Bruxelles.
Âgées d’une petite vingtaine d’années, toutes deux souhaitent perfectionner leurs connaissances en langues, principalement en français, en vue d’ouvrir une école pour jeunes filles en Angleterre. Le
« pensionnat de demoiselles Héger-Parent » les accueille ; Emily y demeurera un an et Charlotte deux.
Bien que brève, cette expérience bruxelloise jouera un rôle majeur, tant dans la vie que dans l’œuvre des sœurs Brontë. Pour Charlotte surtout, dont le secret attachement pour son professeur et cette vie loin des siens seront à l’origine aussi de deux livres : Le Professeur et Villette. Riche de nombreux extraits (lettres, devoirs, poèmes et écrits) et d’une iconographie choisie, cet ouvrage original retrace le séjour à Bruxelles de deux immenses talents de la littérature prêts à éclore.
S’y révèle aussi, en filigrane, le portrait d’une ville européenne, capitale de la Belgique ; un tout jeune pays, créé à peine dix ans plus tôt.